jeudi 31 décembre 2009

Bonne année 2010 !



Cher lecteur, fidèle ou de passage, je vous souhaite pour 2010 santé, amour et bonheur !

Pierre Bouillon

mardi 29 décembre 2009

Le prix des livres rares ou anciens.

À mon humble avis, les prix demandés par de nombreux libraires pour leurs livres rares ou anciens sont trop élevés. Libre à eux de fixer des prix trop élevés, libre aux amateurs de ne pas acheter.
Qu'est-ce que le prix juste ? Je partage l'avis de celui qui a dit que le prix juste, c'est le prix sur lequel s'entendent un vendeur qui n'est pas obligé de vendre et un  acheteur qui n'est pas obligé d'acheter.
Le problème pour l'amateur de livres rares ou anciens, c'est que si le vendeur possède un exemplaire rare ou peu commun qu'il recherche, c'est le vendeur qui a l'avantage. Mais le vendeur a aussi un problème: plusieurs livres rares ou peu communs ne sont d'intérêt que pour un petit groupe d'amateurs ou d'institutions. Si les amateurs de Pierre Louys tournent le dos à une édition rare des " Chansons de Bilitis " parce que le prix est vraiment trop élevé, la vente ne se fera pas.
Je témoigne. Les lecteurs de ce blogue savent que je recherche la seconde édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1718 ) (*). Un libraire américain que je ne veux pas nommer pour ne pas l'accabler, cherche à obtenir près de six mille dollars pour son exemplaire, bien au-dessus de la juste valeur. Son exemplaire, qui n'est même pas en reliure originale, est à vendre depuis longtemps et je prédis qu'il sera encore à vendre pendant longtemps. Bien sûr il a toute liberté pour demander n'importe quel prix, même le plus farfelu. Chaque libraire ou vendeur peut choisir, pour mille raisons, de demander trop cher et... de ne pas vendre. Mon agacement c'est que ces prix soufflés deviennent l'aune d'autres libraires ou d'autres vendeurs. On entre alors dans une spirale irrationnelle qui fait tort au marché selon moi. Pour terminer sur l'exemple du 1718, j'ai acheté en vente publique il y a environ un an la meilleure édition du XVIIIe siècle du Dictionnaire de l'Académie, celle de 1762, pour le dixième du prix que demande le libraire américain pour son édition de 1718, une des moins importantes du siècle. J'ai sans doute été chanceux mais l'écart de prix est saisissant. Je pourrais multiplier à l'envi les exemples. J'en donne un dernier. Je possède deux exemplaires de la septième édition du Dictionnaire de l'Académie ( 1878 ), payés chacun au Québec, à vingt-cinq ans d'intervalle, soixante-quinze dollars, soit une cinquantaine d'euros. C'est un bon dictionnaire mais il n'est pas rare. Je vérifie aujourd'hui rapidement sur internet et je vois plusieurs exemplaires qui se vendent au-dessus  de deux cents euros, et même plus de trois cents euros ( autour de cinq cents dollars ). Je crois qu'on exagère un  peu. Je veux bien accepter cependant un prix fort pour un dico de 1878 en reliure d'exception ou portant la signature d'un personnage historique. Le prix juste du 1878 se situe en fait entre le bas prix que j'ai payé et le prix haut que je viens d'indiquer.
Si un libraire possède un exemplaire absolument rare ou unique d'une oeuvre importante, libre à lui de demander le gros prix. Et là encore, il y a un juste prix. Le Château Petrus vaut très cher, mais il a un juste prix que le marché a fixé et que le marchand de vin ne doit pas dépasser s'il veut vraiment vendre son Petrus. Une des difficultés pour déterminer le prix juste dans le domaine du livre rare ou ancien, c'est qu'il est difficile de trouver des transactions comparables. Quand on a sous la main les résultats de mille transactions pour un grand Pomerol on devine mieux le prix juste que fixe le marché. Mais quand on ne trouve aucune ancienne transaction parce que le livre à vendre est unique ou peu commun, comment jauger le juste prix ? Je cherche d'abord des livres comparables mais je me fie surtout à mon expérience, notamment dans le domaine des anciens dictionnaires de langue française, et  finalement, à cette petite voix qu'on a en chacun de nous et qui nous dit : achète ! ou : laisse tomber !
J'ai parfois l'impression que des libraires forcent leurs prix pour faire de l'esbroufe ou pour faire croire à leur banquier que le fonds de commerce vaut plus cher que sa valeur réelle. Ce sont les prix de vente réalisés, et non espérés, qui montrent le mieux la valeur marchande d'un livre. Et c'est la multiplication des ventes réalisées qui établit encore mieux la juste valeur marchande d'un livre. On voit trop, sur internet, de ces livres à prix gonflés qui ne bougent jamais dans l'attente d'un improbable nabab.
Les libraires font un métier noble et exigeant, aux longues heures de travail doublées de la nécessité d'une bonne culture générale et de recherches souvent pointues. Au surplus, ils sont les gardiens d'un patrimoine culturel. Plusieurs mériteraient de gagner au moins aussi cher qu'un plombier ou un électricien. Mais je crois que des prix demandés, parfois exagérés, nuisent à l'avenir du commerce en décourageant les jeunes amateurs de beaux livres.
Pour ma part, lorsque je tombe sur un livre rare ou ancien que je veux acheter et que l'heure est venue de me décider, je me fixe un prix raisonnable, ou espéré, et je le double ensuite. C'est la prime que je suis prêt à consentir par respect pour le beau livre et la bonne librairie. Mais si le prix du vendeur est au-delà du double du prix que j'estime raisonnable, je n'achète pas.
Bref, il y a un prix pour vendre et un prix pour garder.
Vos commentaires sont bienvenus.
(*) : Note du 29 mars. J'ai finalement trouvé en Belgique un exemplaire de cette édition pour un prix juste qui a convenu au vendeur et à moi.

mardi 22 décembre 2009

Naissance du Christ. Un texte de 1554. "...Marie enfanta Jesuchrist,& l'agencea & meyt le mieult qu'elle peult, dans une cresche..."


"À Paris, De l'imprimerie de Michel de Vascosan, demeurant rue S. Jacques, à l'enseigne de la Fontaine. MDLIIII. Avec privilège du Roy.

À quelques jours de Noël, je veux vous montrer un texte ancien, sur la naissance du Christ, qui a été écrit, en français, en 1554, donc il y a quatre siècles et demi . Et ce texte, si vieux, est en fait une traduction d'une oeuvre qui remonte aux premiers siècles de l'ère chrétienne.
Cet extrait est tiré d'un livre que je vous ai déjà présenté, le 17 septembre : "Les Oeuvres de S.Justin philosophe et martyr, mises de grec en francois, par Jan de Maumont"  ( Paris, 1554, de l'imprimerie de Michel de Vascosan ). Plus précisément, cet extrait du livre est tiré du "Dialogue et Colloque que S.Justin martyr et philosophe eut  avec Tryphon homme Juif de nation et de secte".  On traduit ici en français une oeuvre de Saint-Justin, né à Flavia Neapolis, en Palestine vers l'an 100 et mort à Rome vers 165 ( Source : La Grande Encyclopédie, tome vingt et unième, pages 353 et 354 ). "La Grande Encyclopédie" dit que "les oeuvres de Justin sont d'un intérêt très grand pour l'histoire du christianisme: c'est la première fois qu'un homme armé d'une culture hellénique suffisante, expose le christianisme tel qu'il le comprend; c'est même le premier exposé du christianisme, car toute la littérature chrétienne antérieure est édifiante ou épistolaire".
Pardonnez ce long préambule, mais je veux faire sentir que la traduction que vous verrez ici et le texte original viennent de loin, de très loin. Je donnerai une transcription plus bas. Cliquez sur la photo pour l'agrandir. Je vous propose de commencer à lire à la fin de la troisième ligne ("..., il partit avec elle")  "Elle", c'est Marie.


Voici la transcription que je vous propose, en ne retouchant pas la syntaxe.
Je commence à la fin de la troisième ligne.

"(...) il partit avec elle de Nazareth où il habitait, & se rendit en Bethléem d'où il était, pour se faire écrire au rôle de sa tribu: car sa race descendait de la famille demeurante en ladite terre. Et de là, lui ensemble Marie se transportèrent en Égypte par le commandement de l'ange, pour y être avec l'enfant jusque à ce qu'il leur serait révélé par le même ange, faire retour en Judée. Or étant eux arrivés en Bethléem, par ce que Joseph ne trouva lieu au dit bourg pour loger, il fut contraint se retirer avec sa compagne en un petit buron ou cabane près ladite bourgade: auquel lieu étant tous deux arrivés, Marie enfanta Jesuchrist, et l'agença et mis du mieux qu'elle pût, dans une crèche ou auge à bétail, où les grands princes et sages d'Arabie, qui étaient venus lui faire hommage, le trouvèrent: ce que le prophète Ésaïe avait annoncé quand il montra & donna le symbole & signe de la spelonque ou caverne, comme j'ai discouru cy dessus. Et le répéterai, & narrerai derechef le fragment de l'écriture, pour l'amour ( dis-je ) de ceux qui sont aujourd'hui venus avec(que vous.)"

Voici le livre ouvert à la page originale (86), qui est à droite. Vous pouvez voir au long sur cette photo l'extrait que j'ai cité. Curieusement, dans ce livre de 1554, on ne numérote que les pages de droite, pas celles de gauche. Une sur deux donc. Ou, si vous voulez, il n'y a qu'un numéro par feuillet.
Ceux qui grossiront l'image pourront même lire, en bas à gauche, et plus loin, en haut à droite, que Joseph envisagea de laisser Marie, "...estimant qu'elle fut enceinte par l'ouvrage de quelque homme, et qu'il y eut fornication:..." Pour grossir l'image, ouvrez la dans un nouvel onglet avec votre souris, puis utilisez la loupe. 



Merci de m'avoir suivi jusqu'ici. Je souhaite à tous mes lecteurs un Joyeux Noël.

vendredi 18 décembre 2009

Statistiques du blogue. PAGES LES PLUS POPULAIRES.

Chers lecteurs, je veux partager avec vous quelques chiffres que me fournit la maison " StatCounter.com " qui compte et qui analyse les visites sur ce blogue, créé à la mi-août. La page de bienvenue est bien sûr la plus populaire, et de loin. Mais si on ventile les visites, on découvre que les six pages les plus populaires sont, par ordre décroissant:

Page la plus populaire : D'un sein à un saint. ARÉOLE. AURÉOLE. ( 8 novembre 2009 )
Deuxième rang : DÉPENDAMMENT. Oui, bien français. ( 24 septembre )
Troisième rang : "...coifée en cheveux..." Expression oubliée.   ( 26 octobre )
Quatrième rang :  Pagination des in-folio et des in-quarto. Différente ? ( 20 août )
Cinquième rang :  Bible du XIIIe siècle. Manuscrit sur vélin. ( 1er septembre )
Sixième rang :  CONGRÈS. Épreuve sexuelle au XVIIe siècle. ( 20 octobre )

C'est probablement le mot "saint" qui a propulsé la page la plus populaire...

Durée des visites.
Les deux tiers des visites durent moins de cinq secondes; sans doute des visiteurs qui tombent par hasard sur le blogue et qui n'y voient aucun intérêt, ou des visiteurs qui reviennent pour voir s'il y a du nouveau et qui décrochent s'il n'y a rien de neuf.
Cela dit, voici les pourcentages des autres durées des visites:

3,9 % :   Visites de 5 secondes à 30 secondes.
9,9 % :   Visites de  30 secondes à cinq minutes.
5,5%  :   Visites de 5 minutes à 20 minutes.
1,5%  :   Visites de 20 minutes à une heure.
11,7 % : Visites de plus d'une heure.

Dans les visites de plus d'une heure, il y a sans doute des ordinateurs qui restent ouverts à la page du blogue pendant que le visiteur vaque à d'autres occupations, mais la lumière du blogue éclaire sa demeure...

Je remercie tous les visiteurs, fidèles ou de passage.

Proverbe oublié. " Faites des perruques, maître André, faites des perruques..."




Proverbe oublié. " Faites des perruques, maître André, faites des perruques..." ( Voltaire )

Ce proverbe, que je crois oublié parce que je ne l'entends jamais, est né d'une réponse de Voltaire à un perruquier, nommé Charles André, mais appelé Maître André, qui s'était improvisé écrivain et qui cherchait l'approbation de son "cher confrère", le grand Voltaire (1694-1778) . La pièce de théâtre qu'avait écrite le perruquier avait pour titre "Le tremblement de terre de Lisbonne" ; on a dit qu'elle était si mauvaise qu'elle a eu plus tard du succès, à l'époque, parce qu'on voulait en rire. J'ai même lu que le propriétaire d'une salle de théâtre avait dit au naïf perruquier qu'il ne pouvait accueillir sa pièce de peur que le théâtre ne s'effondre. Voltaire, après avoir lu cette oeuvre pitoyable, a choisi de faire au perruquier une réponse spirituelle. Il lui écrit dans une lettre de quatre pages "ne renfermant que ces mots, cent fois répétés" : "Maître André, faites des perruques; maître André, faites des perruques; maître André faites des perruques; faites des perruques, des perruques, des perruques, toujours des perruques et rien que des perruques". ( Source : Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, tome premier, page 335 ).
Pour mes lecteurs plus curieux qui aimeraient connaître les détails de ce que je viens de raconter, je laisse deux photos qui reproduisent l'article du Larousse du XIXe siècle que je viens de citer. L'ironie du rédacteur fait sourire.



Le portrait de Voltaire qui coiffe cet article est tiré de mon exemplaire du "Panthéon Républicain" ( 1874, à Paris, chez Arthème Fayard ), par messieurs Francis Enne et O.Monprofit. C'est un livre de grand format qui m'est précieux parce qu'il est riche de cinquante-quatre portraits de grand format, en pleine page. Je ne le vendrai jamais, de peur qu'un barbare ne le démembre pour vendre à profit les portraits un à un. On frémit quand on pense qu'une Bible de Gutenberg a été démembrée et vendue page à page... Je puiserai encore dans ce Panthéon au cours des prochains mois. Voici le livre. La reliure a souffert mais elle tient bien. Les lecteurs qui cliqueront sur la photo pour l'afficher en grand format pourront voir aussi la date qui est sur l'étiquette de la vieille bouteille de vin. ( Pour revenir ensuite sur le blogue, cliquez sur votre "retour de page" ).

Voici la page de titre :

Pour bien souligner la taille du livre et pour donner un aperçu de sa mise en page, le voici ouvert à la page du portrait de Voltaire:


Je vous souhaite, cher lecteur, une belle journée.

vendredi 11 décembre 2009

Expression oubliée. QUART D'HEURE DE PERRUQUIER.



Expression oubliée. Quart d'heure de perruquier.

À l'occasion d'une recherche que j'ai menée sur le mot "perruque", je suis tombé sur cette expression, "quart d'heure de perruquier", qui signifie, comme on le voit plus haut, un "temps plus long qu'on ne l'avait annoncé". On n'entend plus cette locution familière, sans doute parce que les perruques sont moins à la mode ou parce que les gens de métier ou de profession d'aujourd'hui ne nous font jamais attendre plus longtemps qu'ils ne l'avaient annoncé. Nous savons tous que de nos jours le livreur de meubles qui promet de livrer tôt le matin avant qu'on ne doive quitter pour le travail arrive toujours au bon moment; et nous savons aussi que chaque rendez-vous fixé à huit heures trente à la clinique externe de l'hôpital débutera vraiment à l'heure prévue. N'apportez pas de lecture...
La photo du haut est tirée du Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle de Pierre Larousse ( 1865-1876, 1er Supplément en 1878, 2e Supplément en 1888 ) au tome douzième, page 659. Émile Littré, dans son "Dictionnaire de la Langue française" (1863) recense lui aussi l'expression "quart d'heure de perruquier". Je trouve une expression semblable dans le Nouveau Larousse Illustré (1897-1904, le Supplément en 1907). Mais on ne dit plus ici  "quart d'heure de perruquier"; on dit plutôt "minute de perruquier". Voyez, au centre de la photo:


Minute ou quart d'heure de perruquier ?...On ne chicanera pas pour une ou quinze minutes; on comprend bien qu'on attend plus longtemps que ce qui était promis. Puisque nous sommes chez les perruquiers, je vous laisse deux illustrations. La première, ici, en bas,montre un atelier de Barbier-Perruquier. Elle est tirée du livre "XVIIIe siècle, Institutions, Usages et Costumes", par Paul Lacroix ( à Paris, Firmin-Didot, 1885 ). Pour la voir en gros plan, cliquez dessus; pour revenir, cliquez sur votre "retour de page" ( pas sur le X qui ferme tout ).


Voici l'exemplaire du livre de Paul Lacroix d'où j'ai tiré cette image de la boutique d'un Barbier-Perruquier. C'est un livre presque gros, richement illustré, qui a 523 pages.





La seconde illustration, qui montre ici différentes perruques, est tirée du Nouveau Larousse Illustré.


Je reviendrai bientôt sur ce sujet pour faire connaître une phrase proverbiale de Voltaire née d'une réponse qu'il a faite à un perruquier versificateur.

vendredi 4 décembre 2009

Autographe de l'épouse de Victor Hugo ( Adèle Foucher ) .


Autographe de l'épouse de Victor Hugo ( Adèle Foucher ) .

Cher lecteur, je complète ici, d'une certaine façon, la présentation que j'ai faite récemment d'un envoi de Victor Hugo à Émile de Girardin, dans une édition des " Châtiments ". Je vous présente aujourd'hui un autre envoi à Émile de Girardin, mais cette fois-ci de la main de l'épouse de Victor Hugo, madame Adèle Foucher. Nous lisons : "À Mr Émile de Girardin. Fidèle et profonde sympathie." On voit sur la photo qu'Adèle signe "Adèle Victor Hugo". Cliquez sur la photo, ci-haut, pour examiner l'autographe; pour revenir au blogue, cliquez sur votre "retour de page". Décidément, le puissant éditeur de "La Presse" n'était jamais oublié par les Hugo lorsqu'ils publiaient. Voici un portrait d'Émile de Girardin qui avait été glissé dans le livre:

L'exemplaire qu'a signé l'épouse de Victor Hugo est le tome premier de l'édition originale du livre  "Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie"  ( 1863, Paris, Librairie Internationale, A. Lacroix, Verboeckhoven éditeurs ). On lit partout que ce livre est le fruit d'une collaboration d'Adèle Foucher et de son mari Victor Hugo. Je ne l'ai jamais lu mais on y fait souvent référence dans les nombreux ouvrages que j'ai lus sur Victor Hugo. Voici le livre ouvert à la page de titre. Cliquez sur la photo pour l'agrandir; pour revenir cliquez sur votre bouton "retour de page".


Je n'ai pas, à mon regret, le tome second de cette édition originale. Je ne le trouverai jamais, comme c'est toujours le cas lorsqu'on achète une partie d'un ensemble brisé. Cependant, je n'ai pas hésité à faire cet achat : le prix était si bas que l'autographe seul le valait amplement. Le livre est en prime si je puis dire. D'ailleurs j'ai caché le prix avec ma montre de poche sur la première photo : révéler ce bas prix pourrait faire crever la bulle du prix des autographes. Je ne veux pas provoquer ici une autre récession alors qu'on sort à peine de temps économiques difficiles.
Pour avoir le texte complet du "Victor Hugo raconté...", je me suis rabattu sur le même titre, mais publié en 1936 dans l'Édition Nelson. Deux petits livres charmants, payés une bouchée de pain. Les voici :


La montre, toujours la même, donne une idée de la taille des volumes. Voici les deux pages de titre :


Je possède plusieurs livres de cette "Collection Nelson". On en voit souvent sur le marché de l'occasion mais ils sont plus difficiles à trouver avec leurs jolies jaquettes. Je n'achète que s'il y a une jaquette.

Madame Victor Hugo, née Adèle Foucher, a eu cinq enfants. Dans l'ordre : Léopold, né en 1823 mais mort quelques mois après sa naissance; Léopoldine, née en 1824 et morte noyée avec son mari, à Villequier, en 1843; Charles, né en 1826, mort en 1871; Francois-Victor, le grand traducteur des Oeuvres Complètes de William Shakespeare, né en 1828, mort en 1873; et Adèle, jolie femme à l'esprit troublé, née en 1830 et morte à l'asile en 1915.
Adèle Foucher, est née en 1803. Elle est morte en 1868, cinq ans après avoir signé mon "Victor Hugo raconté...". Son autographe, qui coiffe cet article, a peu coûté, mais il me coûterait de le perdre parce que j'y suis attaché et qu'il dort à côté de celui de son mari Victor.

lundi 30 novembre 2009

" Un tien vaut mieux...'' Suite et fin.

Chers lecteurs, je me dois de compléter ici l'article que j'ai publié le 17 novembre où je soutenais que des sources historiques importantes montrent qu'il vaut mieux dire " Un tien vaut mieux que deux tu l'auras " , sans "s" au mot "tien", alors qu'une longue suite de dictionnaires et ceux d'aujourd'hui mettent un "s" au mot "tien" et écrivent " Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ".
Je me dois de compléter parce que d'autres informations se sont ajoutées depuis : une première soutiendra ceux qui tiennent à " Un tiens..." mais d'autres soutiendront les partisans du " Un tien...".
Les défenseurs de "Un tiens..." voient dans le mot "tiens" un impératif pour justifier le "s" final. J'ai trouvé dans mon dictionnaire français-anglais Cotgrave, dans son édition de 1673,un proverbe semblable qui justifie l'impératif ou encore qui sous-entend  "un que vous tenez". Voyez le bas de la photo: "Mieux vaut un tenez que deux vous l'aurez". Pour grossir, cliquez sur la photo; pour revenir cliquez sur votre "retour de page".


Je me devais de vous laisser cette information même si elle ne corrobore pas mon opinion. Ce blogue veut informer correctement ses lecteurs, sans détours, tout simplement. Il faut ajouter ici cependant que le mot "tien" peut être considéré comme un substantif, comme un nom si on veut. Un "tien", c'est ce que tu possèdes. Et en ce sens, on peut sans doute dire " Un tien vaut mieux que deux tu l'auras ". Voyez ce que dit le dictionnaire de l'Académie française dans sa première édition, celle de 1694. Regardez la photo, au centre : "Tien, est aussi substantif, & signifie Le bien qui t'appartient. (...)"




Définition importante. Donc, quand La Fontaine écrit dans sa fable "Le petit Poisson et le Pêcheur" qui a fait école : "Un tien, vaut, ce dit-on, mieux que deux, tu l'auras" ( orthographe de l'édition originale repoduite dans mon premier article ), il donne au mot "tien" le sens de " le bien qui t'appartient ". Comprendre donc : le bien qui t'appartient vaut mieux que deux biens que tu auras.
Après la publication de mon article original, j'ai aussi reçu d'un libraire expert en éditions anciennes ou rares, monsieur Bertrand Hugonnard-Roche (*), que je remercie ici, une photographie d'une autre édition ancienne (**) des Fables de La Fontaine où le mot "tien" n'a pas de "s". Voyez les deux photos, qui font la fable au complet. La phrase proverbiale est à la fin.







Donc, dans cette autre ancienne édition qui s'ajoute à l'originale que j'ai montrée dans mon premier article : pas de "s" à "tien". Ces deux photos, ci-haut, son extraites des Fables choisies de La Fontaine,édition d'Anvers, chez la veuve de Barthelemy Foppens, 1699, pp.195-196. ( Référence complète à (**), en bas ).
Pour finir j'ai trouvé dans le Supplément du Dictionnaire d'Émile Littré (1884) un exemple ancien qui montre qu'il n'y a pas de "s" dans une phrase semblable à la phrase proverbiale. Littré a mis un "s" dans le proverbe qui est dans le corps principal de son dictionnaire mais dans l'exemple historique qu'il ajoute dans son Supplément, il n'y a pas de "s" à tien. Voyez, au bas de la photo.
                                                                                                  



J'ai trouvé, sur internet, une édition de Aye d'Avignon qui donne la même orthographe. C'est moi qui surligne "tien". Pas de coquille donc. Cliquez sur la photo pour l'agrandir; revenez en cliquant sur votre bouton "retour de page".

Donc, dans ce texte du XIIIe siècle, la Chanson de geste Aye d'Avignon, on écrit : "...Qu'assez vaut miex un tien que quatre tu l'auras".
Cette source historique marque la fin de ce trop long exposé. Si on écrit " vaut mieux un tien ( pas de "s") que quatre tu l'auras", comment soutenir qu'il faudrait écrire "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" ? De quatre à deux, rien ne change sur le fond. Et je rappelle que les éditions anciennes des Fables ne mettent pas de "s" non plus, tout comme la première édition du Dictionnaire de l'Académie française, le Dictionnaire de Pierre Richelet ainsi que le Dictionnaire de Trévoux. Merci, cher lecteur, ne m'avoir suivi jusqu'ici. Le prochain article sera plus léger.

(*) Librairie de monsieur Hugonnard-Roche : " L'Amour qui bouquine " au http://www.librairie-amour-qui-bouquine.com/

(**) Autres photos et référence . Note : Le "copyright" des photos de cette édition ancienne des Fables de La Fontaine est détenu par monsieur Hugonnard-Roche qui me les a transmises gracieusement.



Référence complète, fournie par monsieur Hugonnard-Roche:

FABLES CHOISIES. MISES EN VERS PAR MONSIEUR DE LA FONTAINE. Et par lui revues, corrigées et augmentées de nouveau.

PREMIÈRE PARTIE – DEUXIÈME PARTIE – TROISIÈME PARTIE – QUATRIÈME PARTIE.
Suivant la copie imprimé (sic) à Paris, et se vendent A Anvers, veuve Barthelemy Foppens, 1699


Relié à la suite :
FABLES CHOISIES. MISES EN VERS PAR MONSIEUR DE LA FONTAINE. CINQUIEME PARTIE.
La Haye, Henry van Bulderen, 1694.
5 parties reliées en 1 fort volume in-12 (16 x 10,5 cm) de (40)-268-(4) ; (2)-233-(3) et (8)-108-(11) pages.
Reliure plein veau brun, dos à nerfs orné (reliure de l’époque). Accroc en pied du dos (coiffe inférieure partiellement arrachée), petite fente à un mors, coins légèrement usés. Intérieur frais.
NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE.
Édition illustrée d’un frontispice et de 235 vignettes gravées par Henri Causse imitées de celles de François Chauveau, avec nombreux culs de lampes et bandeaux gravés sur bois. Contrefaçon rare de l’édition Barbin et Thierry, 1678-1679. Le frontispice est signé Romain de Hooghe, daté 1687 et à l’adresse de Henry van Dunewalt à Anvers. Cette édition qui reproduit l’édition Van Bulderen et Dunewalt de 1688 pour les quatre premières parties (pagination identique). La cinquième partie est ici en première édition contrefaite sur l’édition Barbin, de Paris, faite à la même date (1694). Les estampes à mi-page sont très bien gravées et très bien imprimées, nettes et bien encrées.Références : Rochambeau, 20 (éd. Van Bulderen, 1688).
TRÈS RARE ÉDITION COMPLÈTE DES CINQ PARTIES DES FABLES DE LA FONTAINE, EN RELIURE DE L’ÉPOQUE, ILLUSTRÉES D’APRÈS LES DESSINS DE FRANÇOIS CHAUVEAU.

vendredi 20 novembre 2009

Autographe de VICTOR HUGO.




Autographe de Victor Hugo.

Pour reposer et remercier mes lecteurs d'avoir fait la traversée de mon long article sur " Un tien vaut mieux...", je propose ici, pour le seul plaisir des yeux un envoi de Victor Hugo à Émile de Girardin. Cet autographe est dans un exemplaire de l'édition de 1875 des "Châtiments" que Victor Hugo a offert au publiciste Émile de Girardin, fondateur, en 1836,  du journal politique "La Presse". Le génie de monsieur Émile de Girardin ( 1806-1881 ) a été d'avoir l'audace de vendre son journal à bas prix en tablant sur le tirage et l'augmentation des recettes publicitaires pour compenser les pertes ( Source : " La Grande Encyclopédie ", à Paris, tome dix-huitième sur trente-et-un ). Avec lui, la presse entre dans la modernité. On comprend que Victor Hugo ne perdait pas son temps en soignant Émile de Girardin.
Cet exemplaire est un in-octavo dans une modeste reliure en demi-chagrin noir. Je dis que c'est une reliure "modeste" pour éviter de dire qu'elle est presque laide. On voit que le dos a souffert; le tan du cuir ( ce qui est d'une couleur tirant sur le brun-orange  ) affleure et reste aux mains quand on manipule le volume. Comme toujours, cliquez sur une photo pour l'agrandir; cliquez sur votre "retour de page" pour revenir au blogue.



Bref, un livre qui n'est pas très beau mais il est attachant parce que Victor Hugo l'a tenu dans ses mains. Je vous laisse deux dernières photos. Vous verrez que Hugo n'a pas lésiné sur l'encre. Il écrivait à la plume d'oie. Celle qu'il a utilisée a été taillée large et laissait couler beaucoup d'encre; à tel point que l'encre a traversé la page, dont vous voyez ici le verso :






Revoyez la photo qui coiffe cet article.On sent nettement dans cet envoi de Victor Hugo un élan, une vigueur, une énergie "hugolienne" à l'image de sa personnalité et de son oeuvre. Il mourra dix ans plus tard, à Paris, le 22 mai 1885.

mardi 17 novembre 2009

" Un tiens vaut mieux..." ou " Un tien vaut mieux...'' ? Pas de "s" selon moi.

Il y a un peu plus d'un an, j'avais vu à mon étonnement que Michel David, le chroniqueur politique du quotidien "Le Devoir", avait coiffé sa chronique du jour par le titre " Un tiens vaut mieux" . Une allusion, bien sûr au célèbre proverbe " Un tien(s) vaut mieux que deux tu l'auras ". Le "s" au bout du mot "tien" choquait mon oeil. Sans prendre le temps d'ouvrir le dictionnaire j'envoie immédiatement un courriel à monsieur David, que je connais un peu pour l'avoir souvent croisé pendant mes années de journalisme ou de politique. Sachant qu'il a une bonne plume et qu'il tient au bon français, je lui tiens ce courriel pour lui reprocher amicalement d'avoir fait une faute en ajoutant un "s'' au mot "tien". Je termine mon courriel par un mot d'encouragement : même les meilleurs trébuchent lorsqu'il s'agit de la langue française. La réplique du chroniqueur m'a laissé bouche bée : il m'explique, avec une bienveillante générosité, que le mot "tien'' prend bien un "s". Et il me retourne avec ironie mon encouragement en me disant, à son tour, que même les meilleurs peuvent trébucher. Je saute sur mon Petit Larousse; les pages roses confirment que Michel David a bien raison. Je suis devenu, à ma courte honte, l'arroseur arrosé. Voici un extrait tiré des pages roses du Petit Larousse 2005; il y a bien un "s" qui termine le mot "tien" dans le proverbe. Voyez, au centre de la photo :


Le Petit Larousse ne fait pas exception. Les dictionnaires modernes ou publiés depuis le XIXe siècle mettent un "s" à la fin de "tien''. Voici, par exemple, un extrait de la huitième édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1932-1935 ) :


Voici un dernier exemple, pour ne pas surcharger. Je le prends ici dans le dictionnaire du grand Émile Littré (1883).  Il y a toujours un "s". Le lexicographe cite Jean de La Fontaine, comme la plupart des dictionnaires d'ailleurs:



La cause semble entendue. Les dictionnaires du XIXe siècle, du XXe siècle ou du siècle actuel que j'ai consultés écrivent tous "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". Il en va de même pour les éditions de 1740, de 1762 et de 1798 du Dictionnaire de l'Académie française. Je ne sais pas pour la seconde édition, celle de 1718; je ne la possède pas et son tome second n'est pas disponible sur internet.
Attention. Je vais vous surprendre. Consultons le fameux Dictionnaire de Trévoux dans sa dernière et meilleure édition, celle de 1771. Il n'y a pas de "s". On y écrit "...un tien vaut mieux que deux tu l'auras;..." Voyez la photo :



Continuons avec le célèbre dictionnaire de Pierre Richelet, dont la première édition ( 1680 ) a été publiée du vivant du grand La Fontaine. Richelet, comme le dictionnaire de Trévoux, ne met pas de "s" à la fin du mot "tien''. Tiens, tiens, tiens. Voyez au bas de la photo que j'ai prise de mon exemplaire de 1728 :



Je sens que les partisans du "s'' à la fin du "tien'' sont obligés de se tenir aux crins de leur cheval ! Je donne un autre coup en faisant appel au premier et plus célèbre dictionnaire de l'Académie française, celui de 1694. Pas de "s" . Voyez le haut de la photo. ( Comme toujours : cliquez sur les photos si vous voulez les agrandir; cliquez ensuite sur votre "retour de page" pour revenir sur le blogue ).


Je souligne que Jean de La Fontaine, dont la plupart des dictionnaires aiment se réclamer quand ils citent le fameux proverbe, est alors, en 1694, un membre de l'Académie française. Il a été reçu en 1684. Le fabuliste a participé à la rédaction du premier dictionnaire de l'Académie, qui ne met pas de "s" à " Un tien..." je le répète. Je suppose que Jean de La Fontaine aurait fait ajouter un "s" s'il en avait voulu un.  Il mourra le 13 avril 1695.
Pour conclure, allons à la source. On sait que les éditions anciennes ou modernes des Fables du grand La Fontaine, qu'on reproduit dans la plupart des dictionnaires, mettent toujours un "s" au mot "tien". Voici un exemple parmi mille: l'édition de 1769, à Paris, avec les commentaires de M. Coste. La fable, que tous connaissent, et d'où est tiré le fameux passage proverbial, a pour titre " Le petit Poisson & le Pêcheur " . Elle est dans le livre Cinquième. C'est la fable III. Voyez la fin de la fable, au bas de la photo :



On voit que l'éditeur a mis un "s" à "tien". Il justifie son choix en prêtant au mot "tiens" le sens d'un ordre, d'un impératif ( Sa note (1) : " Prens cela, je te le donne ". ) Si on accepte ce point de vue, il faut un "s". Mais la fable a beaucoup moins de force que si on met le possessif  "tien". Si on lui dit "Tiens",en lui montrant un poisson, le pêcheur ne l'a pas encore tout à fait. Si le poisson est "sien", cependant, il le possède vraiment. C'est d'ailleurs en mettant une majuscule au début de "Tien" que des dictionnaires forcent, si je puis dire, l'impératif, et justifient le "s" final. Voyez le grand dictionnaire de Paul Robert dans son édition de 1965 :




Il faut conclure. Je m'en remets à la rare édition originale des Fables, publiée en 1668 chez Claude Barbin.
C'est le document qui est, à ma connaisance, le plus proche de la main, et finalement de la pensée du grand fabuliste car je ne sache pas que le manuscrit des Fables ait survécu. Je ne possède pas ce livre rare, mais je vous montre ici deux photos de l'exemplaire qui est en ligne sur le site "Gallica" de la Bibliothèque Nationale de France. D'abord la page de titre ( photo ici de mon écran d'ordinateur ) :



Et maintenant, voyons la fin de la fable. Il n'y a pas de majuscule à "tien" et il n'y a pas de "s" :


 Le grand fabuliste, maître absolu de la langue française, savait que ce qu'on tient vaut mieux que ce qu'on nous tend. Bref : La Fontaine n'a pas mis de  "s" à tien parce qu'il n'en fallait pas . Les éditeurs ou les correcteurs des Fables qui ont suivi ont cru qu'il fallait un impératif, donc un "s", donc parfois un "T" majuscule à "Tiens" pour justifier le "s" final, ou encore des italiques pour simuler un interlocuteur. En ces matières, je préfère suivre La Fontaine dans l'édition originale de ses Fables ainsi que trois grands dictionnaires: deux de son époque ( Académie de 1694, Richelet ) et plus tard le Trévoux. Je pense qu'on a copié depuis une erreur faite de bonne foi dans une édition ancienne des Fables où on avait cru que le mot "tien" était un impératif substantivé. Tous les dictionnaires sont tombés dans le panneau parce qu'ils croyaient suivre La Fontaine, maître absolu, alors qu'ils suivaient une mauvaise édition de ses Fables, sans doute plus accessible que l'originale.
On lira encore dans les dictionnaires, pendant des siècles sans doute, le fameux "Un tiens vaut mieux que deux tu auras". Et ces dictionnaires, qui montrent plus souvent la voie qu'ils ne nous égarent, je les respecte bien sûr et je les appellerai à mes côtés demain sans doute. Je veux dire en terminant que tous ceux qui écrivent " Un tiens..." ne font pas de faute; on n'en fait pas quand on a le Littré, le Grand Robert et la quasi totalité des dictionnaires de l'Académie à ses côtés. Mais comme j'ai la chance de posséder plusieurs vieux dictionnaires que peu de gens ont à la main j'aime bien partager les vieux mots qui y dorment, comme des papillons épinglés qui s'envolent au vent de notre pensée.
Pardonnez ce long exposé. Vos commentaires seraient appréciés.