mercredi 20 octobre 2010

" Faire ziste et zeste ". Supplément à l'article précédent.

Je complète ici, cher lecteur, l'article précédent où j'ai développé le sens des mots "zeste", "zist" et "zest" et de l'expression "Être entre le zist et le zest." Au risque de zézayer, je vous présente un autre expression : "faire ziste et zeste".
Nous l'avons vu dans l'article précédent, "Être entre le zist et le zest" c'est être indécis, incertain, balancer les raisons de part et d'autre, ou encore se dit en parlant d'une chose qui n'est ni bonne ni mauvaise. L'expression que je vous présente aujourd'hui, "Faire ziste et zeste" sonne comme la précédente mais elle n'a pas le même sens.
C'est mon dictionnaire d'Émile Littré (1883, tome quatrième) qui m'a mis sur cette piste pendant mes recherches. Je mets au complet, tant qu'à y être, ses deux articles sur "zest" et "zeste". L'expression "Faire zist et zeste" ("zist" sans "e" à la fin selon le texte de Littré ) ou "Faire et ziste et zeste" ("ziste" avec un "e" à la fin selon l'exemple cité) est à la fin de la deuxième photo. Cette expression veut dire "agiter vivement, çà et là" . On cite l'auteur Champmeslé qui écrit : "Devant vous faire et ziste et zeste avec sa pique" dans sa pièce "Le Parisien" ( Acte II, scène 8 ).




Je vous laisse aussi une photo que j'ai prise du texte même de la pièce "Le Parisien" de Champmeslé où on trouve la tournure "faire et ziste et zeste". J'ai trouvé le texte grâce à Google "Livres". Ce sont ici deux photos de mon écran d'ordinateur.

Extrait "Le Parisien", Acte II, scène 8 
"Oeuvres de Monsieur de Champmeslé", Première partie, exemplaire de 1742
Monsieur de Champmeslé est en fait Charles Chevillet, auteur dramatique et comédien français, né à Paris en 1645 et mort en 1701. Son épouse était Marie Desmares, célèbre tragédienne française, née à Rouen en 1641, morte à Auteuil le 15 mai 1698. Elle a incarné avec brio les rôles féminins du grand Racine, dont elle fut la maîtresse. "(...) On a prétendu même que la Champmeslé l'ayant prié de lui faire un rôle où toutes les passions fussent réunies, il choisit le sujet de Phèdre et le traita exprès pour elle." (...) "Son talent, naturellement froid, s'enflammait au contact de la passion; elle était sublime alors et électrisait son auditoire." (...) (Source : Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse, tome troisième, page 904). 
La tragédienne était sans doute enflammée, sublime et électrisante en des lieux plus secrets...