vendredi 28 août 2009

''...LA TERRE TOURNE..." ( 1657 )

Mémoires de Tavanes (1657)



                                                                                                                                                                                    
''...LA TERRE TOURNE..." . Ce texte est tiré des ''Mémoires de tres-noble et tres-illustre Gaspard de Saulx, seigneur de Tavanes, mareschal de France, admiral des mers de Levant, gouverneur de Provence, conseiller du Roy, et capitaine de cent hommes d'armes'' (sic)  par son fils, le vicomte Jean de Saulx-Tavanes  , publiées à Lyon en 1657.  Dans cet extrait le vicomte parle de changements climatiques ! et se lance dans une explication du réchauffement de la planète; il écrit : '' (...) Cela a donné sujet à quelques-uns, de dire que la terre tourne, et que ce qui a été froid, devient chaud, que le soleil du midi s'approche de l'Europe. ''  ( J'ai modernisé l'orthographe dans cette citation. ) Voyez le texte original  de cette citation au bas de la quatrième photo et en haut de la cinquième. Le vicomte ajoute ensuite : ''... il semble que la France et la Flandre soient plus tempérées qu'elles n'étaient.'' (Orthographe modernisée.) Voyez encore pour cette citation la cinquième photo.

lundi 24 août 2009

Mots oubliés. REQUIEM au sens de REQUIN en 1694

Dictionnaire des Arts et des Sciences (1694)



Un REQUIEM, c'est un requin, selon cet extrait du ''Dictionnaire des Arts et des Sciences'' (1694),tome second, page 327. Ce dictionnaire, rédigé par Thomas Corneille, est le complément, en Arts et Sciences, qui a suivi le premier dictionnaire de l'Académie française, lequel a été "Achevé d'imprimer pour la première fois le 21. jour d'Aoust 1694."  L'explication  est dans le texte dans la troisième photo . L'extrait est un peu long mais j'ai voulu le laisser complet pour montrer aussi l'état de la science en 1694. L'édition de 1771 du Dictionnaire de Trévoux donne REQUIEM et REQUIN en tête de sa définition. Je fournirai la photo plus tard.

vendredi 21 août 2009

Quand les animaux '' le '' font, comment '' le '' dire ?


Il faut terminer cette semaine en souriant. On ne sait pas toujours comment nommer l'action des animaux familiers quand ils font  ''l'acte de la génération".
J'ai trouvé cette réponse dans un article qui suit le mot ''génital'', à la colonne 1194,  dans le '' Supplément au dictionnaire universel françois et latin (...) À Paris, par la compagnie des libraires associés. MDCCLII ''.  Dit plus simplement, c'est le Supplément du dictionnaire dit ''de Trévoux'', Supplément  publié en 1752. Je ne trouve pas cet article dans la dernière édition du Dictionnaire de Trévoux, publiée en huit volumes en 1771. Les Suppléments sont parfois utiles...
Dans le corps de l'article, quand on parle des bêtes chevalines, c'est bien ''saillent'' qu'il faut lire, et quand on parle des pourceaux, c'est bien ''souillent'' qu'il faut lire : dans cette vieille fonte de caractères les ''s'' et les ''f'' se ressemblent.
Donc : ''...les bêtes chevalines saillent, les ânes baudouinent...''

Une grande collection. Voyez...

Je vous invite à voir la grande collection de dictionnaires et d'encyclopédies du collectionneur belge Pierre De Witte. Son site internet est riche et bien organisé. Nombreuses photos. Cliquez sur : http://www.dico-collection.com/ .

jeudi 20 août 2009

Pagination des in-folio et des in-quarto. Différente ?





Un membre de ce blogue, un érudit qui fait autorité dans le domaine des livres rares et de la librairie ancienne, me fait l'honneur de me demander si, chez les dictionnaires, la pagination des in-quarto et des in-folio est différente. Je ne répondrai que pour les dictionnaires de l'Académie française, que je connais mieux, et encore, cette réponse, que je veux juste, ne sera cependant qu'incomplète.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les adjectifs '' in-folio '' et '' in-quarto '', nous précisons que dans un volume '' in-folio '' la feuille qu'on imprime n'est pliée qu'en deux et ne forme que quatre pages. Dans un volume '' in-quarto '', la feuille imprimée a été pliée en quatre feuillets, ce qui donne huit pages.
Nous trouvons la réponse à cette question ( pagination in-folio et in-quarto différente ? ) dans la ''Monographie du dictionnaire de l'Académie française", par Courtat, Paris, Henri Delaroque libraire, 1880 ;(voir ci-haut la page couverture; troisième photo).
Courtat nous donne la réponse en décrivant la cinquième édition du Dictionnaire de l'Académie française, parue en 1798. Il nous apprend dans son article que cette édition a été publiée en format in-folio ainsi qu'en format in-quarto. Il donne au début de l'article le nombre de pages des volumes in-folio ( voir ci-haut la première photo ), et, coup de chance, il donne à la fin de son article le nombre de pages des volumes in-quarto ( voir ci-haut la deuxième photo ). C'est exactement le même nombre de pages ! Comme l'écrit monsieur Courtat : '' On voit que l'édition in-4 reproduit exactement l'édition in-folio. La même composition a servi pour les deux formats, en diminuant l'espacement des lignes. ''
Je n'ai pas les volumes en main mais je sais d'expérience que Courtat est méticuleux dans ses recherches. J'attends justement qu'on me livre l'édition in-quarto de cette cinquième édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1798 ) (*) ; on ne voit jamais la in-folio. Appel à tous !
Je note en terminant que la cinquième édition du Dictionnaire de l'Académie est la dernière parue en format in-folio. Les précédentes ( 1694, 1718, 1740 et 1762 ) sont toutes en in-folio mais '' le commerce s'empara '' de la quatrième édition ( 1762 ), pour reprendre le mot de Courtat, et il existe des in-quarto qui ont repris cette édition en 1765, en 1772, en 1776 et en 1778. Celle de 1765, à Avignon, réduit la in-folio de Paris '' sur plus petit caractère '' ; celle de 1772, à Lyon, au lieu de suivre celle d'Avignon s'en écarte totalement en mettant en caractère romains les italiques, et finalement le même libraire en donna une troisième édition , en 1776, avec les mêmes défauts que la précédente , et '' plus mal exécutée encore quant à la partie typographique ''. Pour ces renseignements, Courtat cite ici un avis de l'imprimeur Pierre Beaume dans l'édition in-quarto publiée à Nismes en 1778.

(*) : J'ai bien reçu, le 25 août, un bel exemplaire in-quarto de cette édition de 1798.

mercredi 19 août 2009

Mots oubliés. APRÈS-DÎNÉE, APRÈS-SOUPÉE


APRÈS-DÎNÉE, APRÈS-SOUPÉE. Deux beaux mots composés malheureusement oubliés. ''Après-dînée '' a bien plus de charme que '' après-midi '' parce que sa référence, le dîner, est plus conviviale que le '' midi '', tandis que '' après-soupée '' marque bien que le souper ouvre la soirée. On voit bien aussi selon les définitions de ces deux mots que le dîner nomme le repas de midi et que le souper désigne celui du soir.

Ces deux définitions sont tirées de la troisième édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1740 ), premier tome, page 84 .

mardi 18 août 2009

Mots oubliés. CHAUFFOIR


CHAUFFOIR. Définition tirée de la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1762 ), tome second, page 229 . Notez le dernier sens, touchant l'hygiène féminine ("...linge de propreté pour les femmes.") Cette fin de définition n'est pas lumineuse; le Bescherelle de 1887 ( tome 1, page 772 ) est plus clair : Chauffoir (...) '' - Linge de propreté et de précaution à l'usage des femmes pendant l'époque de leurs menstrues '' (...) .

lundi 17 août 2009

Comment acheter un livre rare. Troisième conseil.

Curieusement, il faut connaître avant de l'acquérir le livre qu'on se propose d'acheter. On le connaît d'abord par la description du libraire ou du particulier qui le met en vente. Ces descriptions enseignent beaucoup sur le livre et presque autant sur le vendeur. Je me méfie des vendeurs, souvent rencontrés sur Ebay, qui mutiplient les superlatifs pour décrire leurs livres et qui grossissent ou colorent la police de leurs écritures pour rabattre des clients. Et je m'éloigne quand un vendeur décrit un exemplaire en lui accolant un ''en bon état pour son âge", ou, pire encore : ''vendu en l'état'' (traduction : livre amoché aux multiples défauts dont le vendeur veut se débarrasser et dont on regrettera sûrement l'achat). On peut, utilement, comparer les descriptions et les prix lorsque plusieurs vendeurs offrent la même édition d'un livre. Si trois vendeurs écrivent que leur exemplaire a 823 pages, on peut croire que cette édition a vraiment 823 pages. Pour me valider je vais souvent sur le site Gallica, de la Bibliothèque nationale de France, pour repérer des livres que je désire acquérir, pour lire la description que fait la BNF et pour la comparer à celle du vendeur.Voyez http://gallica.bnf.fr/ . Lorsque le livre que propose le vendeur est offert par Gallica en mode image j'ai sous les yeux un modèle qui me guide dans ma réflexion et qui me permet de poser les bonnes questions au vendeur (''L'exemplaire que vous proposez a-t-il été imprimé à Paris, chez Jacques Estienne, en 1728...?"; "... la gravure montrant (...) est-elle bien présente au début du tome premier? "). La qualité des réponses du vendeur parlera beaucoup : si le vendeur vous fait, après quatre jours d'attente, une réponse évasive ou ne répond jamais clairement à une question précise il vaut probablement mieux frapper à une autre porte. Demandez aussi au vendeur de vous envoyer quelques photos; je demande souvent, pour les dictionnaires, une photo de la page titre, de la première page des définitions et de la dernière page de texte. Quand tout va dans les photos je ne suis pas loin de conclure la transaction.

Comment acheter un livre rare. Deuxième conseil.

Le livre est-il complet ? Question centrale. A mes yeux un livre qui souffre d'une page de texte manquante, même s'il en compte deux mille, perd énormément de valeur. D'ailleurs, on tombe toujours sur la page qui manque. J'envisageais d'acquérir une édition de 1694 du dictionnaire de Furetière lorsque le libraire parisien avec qui j'échangeais des courriels m'a appris, sur mon insistance, qu'une page manquait à un des deux tomes. J'ai stoppé net mes démarches. Il arrive régulièrement que des vieux livres ont été mal assemblés : un cahier en double, mais un autre manquant...; j'ai déjà acheté un Littré qui avait ce défaut... Demandez donc toujours au vendeur si l'exemplaire qu'il vous propose est bien complet, sans manque de pages et aussi sans pertes de texte dûes à des déchirures, des macules ou des trous de vers. Les bons libraires garantissent leurs livres complets mais il vaut mieux s'en assurer. Bien sûr, si vous voyez à vendre pour cinquante dollars la première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694) sur une table au marché aux puces, faites un examen rapide, payez rubis sur l'ongle et partez vite avec votre trouvaille !

Comment acheter un livre rare. Premier conseil.

Le premier conseil que veux donner est le suivant : si vous trouvez un livre rare que vous cherchez ou ''qui vous trouve'' achetez-le. Les livres rares ont ceci de particulier : ils sont rares.
Si vous tournez le dos à un livre rare vous ne le reverrez jamais. Vous en trouverez peut-être un autre, mais pas celui-là. J'ai laissé passer il y a longtemps un exemplaire de la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1762), une édition recherchée pour sa qualité et son autorité. Je voyais l'exemplaire sur AbeBooks depuis des semaines, sinon des mois. Je le voyais si souvent que j'avais l'impression qu'il m'appartenait. Je balançais, j'hésitais parce qu'il était un peu cher, autour de mille dollars si j'ai bonne mémoire. Puis un jour le dictionnaire est disparu du site et je ne l'ai jamais revu. J'ai dû attendre une bonne dizaine d'années avant d'en trouver un autre. Et j'ai été chanceux d'en trouver un autre. Un grand amateur de dictionnaires avec qui je corresponds et qui possède une bibliothèque de dictionnaires d'une beauté et d'une richesse stupéfiante n'a pas encore cette édition de 1762 dans ses rayons. Je suis certain que ce collectionneur averti ne barguignera pas le jour où il réussira à dénicher le 1762.

Comment acheter un livre rare.

La réponse simple : il faut le chercher, le trouver et le payer. Mais il y a beaucoup d'embûches sur ce chemin.
A mon humble avis, le meilleur outil de recherche sur internet est AbeBooks.com (http://www.abebooks.com/). Ce site rassemble des milliers de libraires qui offrent, selon AbeBooks, cent dix millions de livres. On y trouve de tout, à tous les prix. Le moteur de recherche est efficace. Quand on ne trouve pas un livre sur AbeBooks les chances de le trouver sont minces. Je reviendrai plus tard sur ce site exceptionnel.
Un autre site que j'aime bien : ''livre-rare-book'' (http://www.livre-rare-book.com/). Là aussi, vaste choix à tous les prix.
Autre site, celui de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (http://www.ilab.org/index.php?lang=fr). Riche et bien fait.
Je veux aussi nommer le site France Antiques (http://www.franceantiq.fr/FR.asp) qui rassemble de grands libraires qui présentent souvent des livres exceptionnels.
Finalement je me risque à nommer le site Ebay (http://www.ebay.com/). Je dis que ''je me risque" à le nommer parce que la prudence s'impose peut-être plus qu'ailleurs quand on magasine en ligne sur Ebay; parmi de nombreux vendeurs sérieux qui sont en grande majorité sur Ebay se glissent des amateurs avec qui on doit transiger avec prudence. Mais Ebay est un site incontournable où j'ai trouvé des livres exceptionnels. J'y reviendrai.
Je termine ici ce premier message.