jeudi 24 septembre 2009

DÉPENDAMMENT. Oui, bien français.

Dépendamment. Dictionnaire de l'Académie française (1878).
          
Dict. de l'Académie française (1878). Page de titre du tome premier.
DÉPENDAMMENT. Oui, bien français.

Cet article a été révisé de nouveau le 15 août 2013. "Dépendamment" est dans le Petit Robert 2014! Photo au bas de l'article. PB

Ajout du 24 novembre 2010. Cher lecteur, les statistiques du blogue montrent que cet article est souvent consulté. Je l'ai révisé de nouveau et je le complète aujourd'hui par de nouvelles photos tirées de grands dictionnaires qui montrent que "dépendamment" est très français. PB 

J'ai souvent lu ou entendu que le mot ''dépendamment'' n'est pas français. Je veux corriger ici cette fausseté. Quand on ne voit pas un mot dans son ''Petit Larousse'' (au demeurant, un excellent dictionnaire) ou d'autres dictionnaires de grande diffusion, celà ne suffit pas pour dire qu'un mot n'est pas français. Les dictionnaires modernes préfèrent enregistrer des mots plus courants, ou des mots moins usités qui, selon eux, seront recherchés plus couramment . L'espace dans leurs pages est compté et les éditeurs doivent faire des choix, sans doute difficiles, que je respecte. Il faut dire, en souriant, que si on choisissait d'inclure un peu moins de mots anglais on aurait plus de place pour les mots français. C'est très bien qu'on dise d'un mot qu'il est peu usité, rare, désuet, tombé dans l'oubli...mais il faut être très prudent avant de dire qu'il n'existe pas. Ce n'est pas parce qu'un mot n'est pas dans votre dictionnaire préféré qu'il n'y est pas dans un autre, plus complet ou plus ancien. On verra, en fin d'article, que "dépendamment" est maintenant dans le Petit Robert 2014.

La photo, en haut d'article, du mot ''dépendamment'' est tirée de la page 507 du premier tome de la septième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1878), chez Firmin-Didot. Je montre aussi dans les photos que je joins plus bas que le mot ''dépendamment'' est dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694), dans le Dictionnaire de Furetière (ici dans l'édition de 1701), dans le Dictionnaire de Richelet (ici dans l'édition de  1728), dans l'édition de 1771 du Dictionnaire de Trévoux, dans le  Dictionnaire de Laveaux ( 1820 ) et dans l'édition de 1932 du Dictionnaire de l'Académie française. Voyez les photos:

Dépendamment. Dictionnaire de l'Académie française (1694), tome second.

Dictionnaire de l'Académie française (1694), page de titre du tome second.

Dépendemment (sic), Dictionnaire de Furetière, édition de 1701.


Dictionnaire de Furetière (1701), page de titre du tome premier.



Dépendamment. Dictionnaire de Pierre Richelet, édition de 1728, tome premier.


Dictionnaire de Pierre Richelet, édition de 1728, page de titre du tome premier.

Dépendamment. Dictionnaire de Trévoux, édition de 1771.

Dictionnaire de Trévoux, édition de 1771, page de titre du tome troisième.

    
Dépendamment. Dictionnaire de Laveaux (1820), tome premier.
    
Dictionnaire de Laveaux (1820). Page de titre du tome premier.


Dépendamment. Dict. de l'Académie française (1932).


Dict. de l'Académie française (1932), tome premier.


Avec ces nouvelles photos, provenant de grands dictionnaires français, vous pourrez, cher lecteur, donner la réplique à ceux qui prétendent que "dépendamment" n'est pas français.

Mise à jour du 15 août 2013.

Je suis heureux de constater que le Petit Robert 2014 accueille dans ses pages le mot "dépendamment"! Voici la photo:

Dépendamment. Le Petit Robert 2014, page 682.

Je ne trouve pas "dépendamment" dans le Petit Larousse 2014. Les éditeurs de cet excellent dictionnaire choisiront peut-être l'an prochain d'enlever un des mots anglais qu'ils accueillent si facilement pour faire une petite place à "dépendamment", ce mot bien français. 

dimanche 20 septembre 2009

Photos en haute définition

Chers abonnés fidèles ou visiteurs, toutes les photos (*) qui sont sur mon blogue ont été saisies en haute définition ( 14 mégapixels ) par ma caméra Pentax K7. Si vous cliquez sur une photo vous la verrez en grand format en haute définition. Pour revenir, cliquez sur votre '' retour de page '', sans doute en haut à gauche sur votre écran d'ordinateur.

(*) : Seules exception: la belle photo de Maria Escalaïs, fournie généreusement par monsieur Serge Escalaïs, et les photos d'une édition ancienne des Fables de La Fontaine, imprimée à Anvers en 1699, et fournie généreusement par monsieur Bertrand Hugonnard-Roche, libraire.

jeudi 17 septembre 2009

IN-FOLIO de 1554




IN-FOLIO de 1554
'' Les Oeuvres de S. Justin Philosophe et Martyr, mises de grec en francois, par Jan de Maumont.'' Paris, Michel de Vascosan, 1554.
Ce livre, le plus ancien que je possède, a été imprimé dix ans avant la naissance de Galilée ( 1564-1642 ) et celle de William Shakespeare ( 1564-1616 ).
Demi-vélin à coins, plats marbrés, dos à nerfs, pièce de titre rouge ( reliure fin 18e-début 19e ).
C'est la seule traduction française ancienne des Oeuvres de Saint-Justin, philosophe et martyr chrétien du IIe siècle, indique la notice de Michel Brisebois, ancien libraire et grand érudit des livres rares ou anciens. Il ajoute que ce livre est un '' très bel exemple de la magnifique typographie française du 16e siècle utilisant le romain et l'italique. "  Et il poursuit en citant R. Laufer ( '' L'espace visuel du livre ancien '', dans '' Histoire de l'édition française I, page 485 )  : " Le plus remarquable maquettiste du XVIe siècle, mais non pas le seul, est Michel de Vascosan...Son premier souci est l'équilibre et l'harmonie de la typographie: variation graduelle et non brusque du corps des caractères d'une ligne à l'autre ''. Brunet, III, page 624, est aussi donné comme source en bas de la notice.
Je ferai, plus tard, une transcription partielle de l'avis Au Lecteur dont l'orthographe ancienne est très intéressante. Si vous ne voulez pas m'attendre, cliquez sur la photo, qui est en haute définition.


lundi 14 septembre 2009

La photo de bienvenue du blogue montre...


La photo que vous voyez en haut, sous le titre du blogue, montre quelques uns de mes vieux dictionnaires.
On voit, de gauche à droite : une toute petite partie du tome 1 de la première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694); le second tome du même dictionnaire; le premier tome du Dictionnaire des Arts et des Sciences, qui le complète (1694); le second tome du même dictionnaire; le premier tome de la troisième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1740) dans une reliure postérieure ( XIXe siècle? ); le second tome du même dictionnaire; le premier tome de la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1762); le second tome du même dictionnaire; et finalement, on aperçoit, à droite, le premier des huits tomes du Dictionnaire Universel François-Latin, dit communément '' Dictionnaire de Trévoux '', dans sa dernière édition (1771). A l'extrême droite, une minuscule partie du deuxième tome de cette série de huit.
J'ai volontairement assombri la photo pour qu'on puisse lire aisément le titre et la description du blogue.

MARIA ESCALAÏS et GOUNOD. '' Je chante Faust jeudi..."



MARIA ESCALAÏS et CHARLES GOUNOD.
Je présente ici une lettre qui comprend une demande de la grande chanteuse française Maria Escalaïs ( née Maria-Annette Lureau à Montreuil-sous-Bois le 24 février 1860, morte en 1923 ) adressée au grand compositeur français Charles Gounod ( 1818-1893 ), ainsi que la réponse de Gounod sur le même papier. Deux grands donc, couchés sur une même lettre. Madame Escalaïs a épousé Léonce-Antoine Escalaïs, lui aussi chanteur de renom, le 8 août 1859 (*).  La photo de madame Maria Lureau-Escalaïs nous a été aimablement fournie par monsieur Serge Escalaïs, que nous saluons ici. Photo parue dans Paris Artiste ( Benque ).

La chanteuse demande ici à Gounod d'abandonner ses droits d'auteur sur '' Faust '' à l'occasion d'un spectacle-bénéfice où elle chantera pour les victimes d'un cyclone. Gounod, qui mourra trois ans plus tard, répond d'une main tremblante  à son agent Victor Souchon.


Voici la transcription de la lettre de madame Escalaïs :

" Cher Maître,
On m'affirme que vous êtes
absent de Paris en ce moment.
Je prends donc le parti de
vous adresser ma requête
par lettre et j'espère qu'elle
vous parviendra.
Voici ce dont il s'agit :
Je chante Faust jeudi à ( page 2...)
Carcassonne au bénéfice des
Cyclonés du 13 août dernier
et je viens faire appel
à votre générosité et votre
bon coeur en vous demandant
de vouloir bien abandonner
vos droits d'Auteur en
faveur de l'oeuvre.
Vous me rendrez bien heureuse
en acceptant et je vous
remercie à l'avance au
nom de nos malheureux
et au mien.
Veuillez agréer, cher Maître,
avec mes meilleurs sentiments
l'assurance de mon affectueux
respect
Maria Escalaïs
chez M. Antoine Escalaïs à Cuxac d'Aude
près Narbonne

Voici la transcription de la réponse de Gounod :

28 octobre 1890

Mon cher Souchon,
Voici une lettre qui m'est rapportée
de Paris. Elle est sans date; j'ignore
donc si Mme Escalaïs est encore
absente ou de retour à l'opéra.
Selon nos statuts, j'en réfère à vous
pour agir comme vous l'apprécierez.
( Transcription incertaine pour la suite : )
Je suis en voyage et ne puis encore
vous dire l'époque de mon retour
à Paris
Charles Gounod

Cette lettre est à vendre; 650 dollars canadiens ( 400 euros ). Toute offre sérieuse sera considérée.Transport par courrier rapide, recommandé et assuré; à mes frais pour l'Amérique du Nord et l'Europe. Paiement : Paypal ou mandat postal. Vous pouvez me rejoindre directement à cette adresse : pierrebouillon1@gmail.com
Mise à jour du 6 novembre. Cette lettre n'est plus à vendre. J'ai décidé de la garder.


(*) : Source : Le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse. C'est moi qui écrit Maria, et non Marie, vu que madame Escalaïs signe Maria dans sa lettre. J'ai trouvé la date de sa mort sur le blogue de monsieur Serge Escalaïs, de la descendance des deux grands chanteurs. Je le remercie ici sans le connaître.

Pour voir une photo en grand format, vous n'avez qu'à cliquer dessus. Pour revenir, cliquez sur votre '' retour de page ''.

vendredi 11 septembre 2009

SARAH BERNHARDT."Je vous en supplie..." (1885)



Lettre de Sarah Bernhardt  (1885)
SARAH BERNHARDT. '' Je vous en supplie...''
Mai 1885. Victor Hugo se meurt à Paris. La grande actrice française, Sarah Bernhardt, qui a bien connu le grand écrivain, écrit à Madame Lockroy et Auguste Vacquerie qui sont les gardiens de Victor Hugo pendant ses derniers jours. On voit, en gros plan, la devise de Sarah Bernhardt ( " Quand même " ), qui est sur le rabat de l'enveloppe et sur la carte.
Voici la transcription du texte, écrit avec une plume très fine:
Sur l'enveloppe, qui est bordée en noir :
A Madame Lockroy
ou Mr Vacquerie
Texte de la carte, qui est bordée en noir :
Je vous en
supplie Madame
un mot qui
me rassure sur
notre divin
poëte.
En désespérance
Sarah Bernhardt

Texte très touchant où on sent la douleur d'une femme qui perd un homme qu'elle ne veut pas perdre.

jeudi 10 septembre 2009

JE CHERCHE LE DICTIONNAIRE DE 1718

22 mars 2010. J'ai trouvé, finalement, ce dictionnaire. Mon texte original, ici bas, donne des précisions, toujours utiles, sur cette seconde édition du Dictionnaire de l'Académie française.

Je cherche la deuxième édition du Dictionnaire de l'Académie française. Publiée en 1718, cette édition porte le titre ''Nouveau dictionnaire de l'Académie françoise, dédié au Roy''. Ce n'est pas la plus importante édition du dictionnaire de l'Académie mais elle manque à ma collection. On lit souvent que cette édition a ceci de particulier que l'Académie a décidé d'y ranger les mots par ordre alphabétique alors que dans la première édition (1694) les mots sont rangés par racines. Voici un extrait de la préface de la première édition, avec l'orthographe du temps :

'' Comme la Langue Françoise a des mots Primitifs, et des mots Derivez et Composez, on a jugé qu'il serait agréable et instructif de disposer le Dictionnaire par Racines, c'est à dire de ranger tous les mots Derivez et Composez aprés les mots Primitifs dont ils descendent, soit que ces Primitifs soient d'origine purement Françoise, soit qu'ils viennent du Latin ou de quelque autre Langue. On s'est pourtant quelquefois dispensé de suivre cet ordre dans quelques mots, qui sortant d'une mesme souche Latine, ont fait des branches assez différentes en François pour estre mis chacun à part; (...) "

Mais cet ordre était peu commode. L'Académie a changé son fusil d'épaule dans la deuxième édition du Dictionnaire ( 1718 ). Voici un extrait de la préface de 1718, avec l'orthographe du temps :

'' La premiere Edition avait esté disposée par Racines, c'est-à-dire, en rangeant tous les mots derivez ou composez après les mots dont ils descendent; mais cet ordre qui dans la speculation avait esté jugé le plus instructif, s'est trouvé très incommode dans la pratique.
Il est aisé de se representer l'impatience d'un Lecteur, qui après avoir cherché un mot dont il a besoin, Absoudre par exemple, au commencement du premier Volume, où naturellement il doit estre, y trouve pour toute instruction qu'il faut aller à la fin du second Volume chercher le mot Soudre, dont il n'a pas besoin, mais qui est le primitif de celui qu'il cherche. Dans cette nouvelle Edition les mots ont esté rangez avec un très grand soin dans l'ordre de l'alphabet; en sorte qu'il n'y en a point qu'on ne trouve d'abord, et sans aucune peine."

Je tire ces extraits des deux préfaces dans la septième édition du Dictionnaire ( 1878 ) (*) qui reproduit toutes les préfaces du Dictionnaire de l'Académie ( 1694, 1718, 1740, 1762, 1798, 1835 ) et la sienne propre bien sûr .

Je ferai une offre intéressante au libraire ou au particulier qui m'offrira un exemplaire de la deuxième édition du Dictionnaire de l'Académie ( 1718 ). On peut m'écrire par courriel à : pierrebouillon1@gmail.com .


(*) On a inscrit au bas de la page titre : 1878. Mais à la première page de la préface on a inscrit : '' Septième édition 1877 ''.