lundi 12 septembre 2016

Quelques mots sur la langue française...


Dictionnaire de l'Académie française (1762) Première page, lettre A

Je me promets, depuis plusieurs mois, d'écrire un long texte, aux allures d'un retentissant manifeste, pour la défense de la langue française. Mais plutôt que d'écrire ce long texte parfait qui ne viendra jamais, je ne publierai ici que quelques remarques. 

La première: la langue française, si belle, n'a pas besoin de nous. Nous avons besoin d'elle. La carrière de la langue française est achevée. Les oeuvres des grands écrivains ont fait sa beauté. Elle peut tomber aux mains des barbares comme les anciennes cités, mais rien ne peut lui enlever ce qu'elle a été. Nous avons besoin d'elle parce qu'elle nous permet d'exprimer avec clarté nos pensées. Nous devons tous tenter d'enrichir notre vocabulaire pour mieux partager nos pensées et profiter des plaisirs d'une langue bien maîtrisée. 

Deuxième remarque: il faut essayer, chacun à la mesure de ses talents et de son expérience, d'écrire et de parler un français international sans renier les particularités de chaque communauté francophone. 

Troisième remarque: débarrassons-nous de cette vilaine habitude qui consiste à vouloir renforcer, par un mot anglais, une idée qu'on exprime déjà très bien en français. 

Quatrième remarque: accueillons avec prudence les mots nouveaux parce qu'il y a peut-être déjà des mots "anciens" qui peuvent convenir. 

Cinquième remarque: la fréquentation des grands auteurs d'aujourd'hui et d'hier peut, et elle seule, nous permettre de bien maîtriser la langue française. 

Dernière remarque: il vaut mieux se tromper en tentant de bien parler que de toujours réussir à mal parler!

dimanche 10 avril 2016

Envoi autographe pour Paul Verlaine!

"À Paul Verlaine/Affectueux hommage/Dauphin Meunier"
Je vous présente aujourd'hui un recueil de poésie qui a appartenu à Paul Verlaine (1844-1896), le grand poète. Il porte un envoi autographe d'un autre poète, moins connu, Dauphin Meunier (1868-1927).  Il offre à Verlaine un exemplaire de son recueil de poésie, "Élégies Royales", publié en 1892. Cliquez sur les photos pour les agrandir.

Couverture originale des "Élégies Royales" sur papier-parchemin.

Ce petit livre a été tiré à 300 exemplaires: "Un exemplaire spécial no 1, douze exemplaires sur papier de Hollande, nos 2 à 13, et deux cent quatre-vingt-sept exemplaires sur vélin, nos 14 à 300." Celui-ci porte le numéro 51.

Justification du tirage. Ici, le no. 51 de 297 exemplaires sur vélin.

Une des premières pages du recueil porte un portrait de Dauphin Meunier, par Albert E. Sterner.

Portait de Dauphin Meunier, par Albert E. Sterner

Voici une photo qui montre le joli marbré que porte la couverture. J'y ai déposé ma montre de poche pour donner une idée de la taille de ce petit livre de 82 pages.


Je termine avec ces deux photos qui montrent le texte d'un joli poème, nommé "Chanson".



Ce petit recueil de poésie a vécu, si je puis dire, sur les rayons de la bibliothèque de Paul Verlaine,  témoin de sa vie privée. 



dimanche 3 avril 2016

Précieux exemplaire du "Diable au corps" de Raymond Radiguet, signé de sa main!

Envoi autographe de Raymond Radiguet à Émile Henriot. Mars 1923.
Je vous présente aujourd'hui un rare exemplaire du célèbre roman "Le Diable au corps" (1923) de Raymond Radiguet (1903-1923). Cet exemplaire m'est précieux pour plusieurs raisons: c'est un des exemplaires de service de presse que Radiguet destinait aux critiques pour annoncer son roman; ce roman, alors nouveau, est un chef-d'oeuvre qui a marqué la littérature française; il porte une dédicace de la main de Radiguet adressée à Émile Henriot (1889-1961), critique littéraire qui va populariser l'expression "nouveau roman". On lit : "À monsieur Émile Henriot / Sincère hommage / Raymond Radiguet / Mars 1923". Radiguet, encore jeune, mourra neuf mois plus tard, le 12 décembre 1923. Je note que la jolie reliure du livre, toute simple, porte le nom de Constant Dreneau, relieur renommé:

Reliure portant la marque de Constant Dreneau
Voici un plan de la couverture originale du livre, heureusement conservée par le relieur. Fragile, elle est un peu effrangée et on voit une ombre légère à gauche. Légères imperfections qui ne nuisent pas plus à l'exemplaire qu'une ride sur le visage d'une belle femme!


Couverture originale du "Diable au corps"

Je termine ce court article en vous montrant un plan de la jolie reliure jaune de Constant Dreneau:

Reliure de Constant Dreneau

Merci à vous tous d'avoir attendu si longtemps la reprise de mes publications sur ce blogue. Un clin d'oeil ici à Mme Valérie Amato qui m'a posé récemment une question après avoir lu un autre article de ce blogue, ce qui m'a poussé à redonner vie à ces pages!

Chers lecteurs, chères lectrices...

Chers lecteurs, chères lectrices de ce blogue, je vous dois une courte explication. Je n'ai pas écrit depuis plusieurs années sur mon blogue. J'y suis toujours attaché, mais je suis sorti de la courte retraite qui me permettait d'y écrire à loisir. Je travaille à plein temps comme conseiller politique, ce qui me laisse moins de temps pour publier. Cependant, quand je vois les constantes visites que reçoit toujours mon blogue je regrette de ne pas l'alimenter de nouveaux articles. Je prends la résolution d'en publier d'autres. Je vous remercie de votre intérêt. Entretemps, vous pouvez communiquer avec moi par courriel à : pierrebouillon1@gmail.com
Je vous souhaite bonne lecture!

mardi 29 octobre 2013

"Chants et prières pour des pilotes" de Jules Roy (1943). "J'aurais aimé partir avant vous et vous laisser légers de moi tandis que me voici lourd de votre pensée..."





Ce sera bientôt le Jour du Souvenir (11 novembre). Pour souligner cette commémoration des soldats qui ont fait le sacrifice de leur vie ou qui ont subi des blessures lors de la Première guerre mondiale ou des autres guerres qui ont suivi, je vous propose un poème de l'écrivain et pilote Jules Roy (1907-2000). Ce poème, dont les premiers mots sont "Mes plus chers amis sont des morts" est en tête d'une plaquette publiée à Alger, en 1943, aux éditions E. Charlot. Le titre de l'ouvrage: "Chants et prières pour des pilotes". Le premier tirage de cet ouvrage a été limité à mille sept cents exemplaires (1700); le mien porte le numéro 502. On compte aussi cent exemplaires réservés à l'auteur et à la presse ainsi que douze exemplaires sur Canson et vingt-quatre sur Vergé Ingres. Voici les deux photos de ce poème qui est très touchant. Pour vous épargner une lecture sur photos, le texte suivra.

Poème "Mes plus chers amis sont des morts" de Jules Roy
Voici le texte:

Mes plus chers amis sont des morts.

Je les retrouve dans la rue
en ceux qui leur ressemblent
et dans ces maisons froides où j'entre en frissonnant.
Leur souvenir m'est un chemin doré sous les halliers d'automne,
une présence à ma solitude.

O mes vieux compagnons des beaux jours d'autrefois,
ô copains avec qui je souriais aux femmes,
ô camarades d'équipage disparus les premiers
quand il restait tant de ciels à contempler
et tant de route à faire ensemble!

J'aurais aimé partir avant vous et vous laisser légers de moi
tandis que me voici lourd de votre pensée
qui n'a pas séché dans mes yeux avec les larmes.
Je vous demeure fidèle comme à celle que j'aimai,
ma première lune d'amour,
dans le jardin de roses de mon unique mois de mai.

Nous parlions le langage secret
des chevaliers d'une autre Quête.
Nous n'étions point jaloux les uns des autres
du même amour qui nous brûlait
et dont l'Accomplissement suprême était la Mort.

Survivant de votre aventure
je vous donne, à la terrasse des bistrots,
des rendez-vous où vous ne venez plus.
Préparez-moi une bonne place où vous êtes:
au chaud l'hiver, au frais l'été.

Il n'est de véritable ami qu'un mort.


Voici la page de titre et la justification du tirage:

"Chants et prières..." Page de titre.
Ayons donc une pensée pour tous ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie ou qui ont été blessés lors des dernières guerres.

mercredi 14 août 2013

Je cherche, au Québec, "Le Trésor de la langue française". 16 volumes.

Chers lecteurs, je cherche, au Québec, l'édition complète du "Trésor de la langue française", en 16 volumes, parue de 1971 à 1994 (C.N.R.S./Gallimard). Des libraires français ou américains proposent des exemplaires sur internet mais le prix du transport de ces seize gros volumes est prohibitif. Je ferai une offre intéressante à un libraire, à une institution ou à un amoureux des livres qui me proposera un exemplaire en bel état. Je peux passer prendre les volumes dans toutes les régions sauf dans le Grand Nord québécois! Cela dit, je n'hésiterai pas non plus à faire un petit voyage dans la belle région d'Ottawa! On peut m'écrire à: pierrebouillon1@gmail.com 
Mon compte Twitter est: @PBouillon
Je vous souhaite une belle journée.

mardi 7 mai 2013

Appel à tous. Pouvez-vous identifier ce sceau? A-t-il appartenu au jurisconsulte François Hotman (1524-1589) ?

Sceau. 
Chers lecteurs, je fais appel à vous pour identifier ce sceau qui est dans un de mes anciens dictionnaires. Le  dictionnaire qui porte ce sceau (*) a été imprimé à Paris, en 1539, chez Robert Estienne. Je devine, en haut, un animal, qui ressemble à un chien, debout, deux pattes portées vers l'avant. À gauche, deux lettres, probablement un F et un H. À droite, une lettre, sans doute un V. Dans la moitié inférieure du sceau on voit blason qui a la forme d'une lyre avec en haut un signe en forme de V. Pourriez-vous m'aider?

Ajout du mercredi 8 mai. Une piste!

Une recherche que j'ai faite pour trouver des personnages de renom de la France du XVIe siècle dont le prénom commence par un F et le nom par un H me mène à une hypothèse. Le sceau est peut-être celui de Francois Hotman, célèbre jurisconsulte, né à Paris en 1524 et mort à Bâle en 1589. J'ai vu qu'il a publié, en 1554, chez Robert Estienne justement, un Commentariorum in Orationes Ciceronis. Et, tenez-vous bien, François Hotman a publié, en 1560, un pamphlet, "Épistre envoyée au Tigre de la France", où il dénonçait les excès du cardinal de Lorraine. Ce n'est peut-être pas un chien mais plutôt un "tigre" rétif et encaqué qu'on voit sur le sceau. Si cette piste devait s'avérer, l'exemplaire de cet ancien dictionnaire du XVIe siècle, que je vous présenterai sous peu, aurait donc une provenance exceptionnelle.

Vous pouvez laisser un commentaire ici ou vous pouvez m'écrire directement à : pierrebouillon1@gmail.com

(*) Je présenterai ce dictionnaire dans un prochain article.